Respirez du 24 au 25 Juin 2023
Le Festival RESPIRE vous offre une bulle de bien-être.
Savourez-la.
Jean-Marie est né en Belgique à Charleroi le 1er août 1955. Il grandit à Chimay et quitte très jeune la sphère familiale refusant l’autorité parentale et un contexte délétère. Jeune, il étudie la photographie. Peu après, attiré par l’aventure, il part en Haïti puis au Mexique. Là bas, il apprend le suicide de sa mère. Cet acte tragique le mène dans une relation familiale hautement conflictuelle et destructrice. Il repart aux Philippines, à Hong Kong et à Taiwan.
De retour de ces voyages, il tente de prouver sa capacité à intégrer un modèle « normal ». Il connaît alors des succès fulgurants et les chutes qui s’ensuivent, le sont tout autant. Pendant toutes ces années il garde un lien étroit à la photographie et la pratique à titre personnel mais sans jamais la mettre en perspective. Pourtant, lorsque l’on parcourt ses albums de famille, on le voit avec un appareil photo en main ou en bandoulière et ce, depuis la sortie de son enfance.
Sa peur historique de l’eau et des requins le tient à l’écart de l’océan et ce n’est vraiment qu’en 2009 qu’il va enfin oser s’y confronter et la dépasser. Contre toute attente, il tombe amoureux des requins et s’engage complètement dans son projet « shark revolution » au service de leur réhabilitation. Il publie le livre “L’invitation”, fruit de cette rencontre avec cette espèce si fascinante.
Ensuite, c’est la rencontre avec Leina Sato, sa compagne, qui va enclencher un nouveau parcours et la découverte des cétacés.
Pendant la première grossesse de Leina, ils décident de présenter l’enfant à naître aux baleines à bosses, cachalots et dauphins, afin de l’imprégner de leurs chants et de leur sonar. Cette aventure fait l’objet d’un livre « l’enfant de l’océan » et d’un film « The journey ».
Lors de l’introduction de leur fille Nai’a à l’océan, des phénomènes attire son attention. Il reviendra des dizaines de fois au pied d’une falaise à Hawaï. Aux aurores, entrant dans l’eau dans la pénombre. Avec obsession, il explore ce milieu naturel, avant que les premiers rayons du soleil ne touchent la surface de l’eau. Le projet « l’impermanence » illustre ce nouveau parcours initiatique qui lui permet de dépasser la peur qu’il avait encore à se retrouver seul dans l’eau, entre chien et loup. Il se laissera apprivoiser par le paysage et par les éléments en œuvre au pied de cette falaise.
Une image continue à le hanter, celle d’un corps de femme qui flotte entre deux eaux, référence à l’acte posé par sa mère alors qu’il n’a que 27 ans. C’est sans doute cette image obsessionnelle qui l’entraîne, corps et âme dans le projet « la réconciliation ». Une tentative utopique de réconcilier la femme avec son image et par la même occasion de se confronter à ce qui l’obsède. Au cours du processus il met en évidence d’autres particularités qu’il remarque lors des sessions de prises de vue et décide de non seulement continuer le projet de livre et d’exposition mais de se lancer dans la co-réalisation d’un film sur ces aspects plus particuliers.
Il est facile de voir le fil rouge qui conduit Jean-Marie d’un projet à l’autre et de comprendre son cheminement émotionnel. Il se qualifie d’explorateur du vivant et a déjà d’autres projets qu’il souhaite aborder dans les prochaines années.
La rencontre, le lien (parcours libre et gratuit)
Cette exposition traite de la rencontre et du lien qui peut en découler.
Avant toute chose, il est essentiel de préciser que l’émergence d’un lien présuppose un espace-temps propice à la rencontre. Et le modèle sociétal dans lequel nous vivons ne favorise pas la création du lien bien au contraire. L’individualisme est poussé à l’extrême et nous vivons dans une bulle digitale qui est alimentée par une myriade d’informations et de «contacts, d’amis» et qui, de surcroît, favorise un certain consumérisme relationnel tant la quête de nouveauté est grande. Nous ne nous investissons plus dans la relation.
Pour rencontrer un être, humain ou non humain, il faut une présence à soi d’abord et, à l’autre ensuite. Lorsque je parle de présence il s’agit de conscience, loin du mental et de son agitation. La nature offre un champ d’expérimentation assez unique car les animaux ne sont pas dans l’égo. Ce qui signifie qu’ils nous invitent à déposer nos attentes et nos peurs. Pour que la magie opère, le mot clé est la confiance. Il est également requis d’y consacrer du temps et de l’amour. C’est difficile pour certaines communautés animales de ne pas faire preuve de défiance à notre égard après les massacres perpétrés par l’homme au fil de l’histoire. L’établissement de la confiance passe par une phase d’observation, chez les cétacés dotés d’un sonar, un individu de la communauté vient vous scanner avant de permettre à d’autres individus du groupe de venir interagir avec vous. Les cachalots en sont un bon exemple.
Lorsque nous avons appris que Leina était enceinte nous avons souhaité introduire l’enfant à venir au chant des baleines et au sonar des cachalots et des dauphins afin de nourrir le lien bien avant sa naissance. Nous avons depuis pu constater que Nai’a partage certaines qualités sociales observées chez les cétacés rencontrés pendant la grossesse. Nous sommes certains que la réponse à de nombreux problèmes actuels passe par le renouveau du lien à la nature au sens large, et à l’océan en particulier.
Leina, Nai’a et moi vous souhaitons une belle découverte de l’exposition.